Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
/ / /
rappel: tous ces portraits sont issus des souvenirs de William CREFF et concernent les 40 de la  6è ..rentrée 1959.
Il se peut que vous ne partagiez pas les jugements portés: écrivez-moi  (christianedaire@orange.fr), vous serez publiés.
 
Nicole STAUDER était la plus fonceuse et la plus dégourdie de toute la classe. A la récréation, les garçons n’avaient pas intérêt à l’embêter, sinon gare !  Notre CRICRINETTE, à côté, c’était du gâteau.  Elle était toujours une des premières à lever la main pour répondre aux questions de  ses professeurs, et tant pis si la réponse était fausse, elle lâchait alors un Zut ! et portait aussitôt la main à sa bouche pour masquer sa bévue.
Pour l’avoir vu quelquefois sans lunettes, je peux vous assurer que notre Nicole avait une frimousse super mignonne et  pour ne l’avoir jamais vu autrement qu’habillée, je peux vous assurer également qu’elle était super bien gaulée.
Se souvient-elle de l’histoire marrante qu’elle m’avait racontée alors que nous regagnions la salle du Cercle Pasteur lors de la rentrée scolaire 1960-1961.
Cette année là, les locaux préfabriqués posaient problèmes et les professeurs avaient fait grève. Ils recevaient cependant les élèves et projetaient des diapositives, sur les côtes françaises, en remplacement de leurs cours. Nous découvrions alors de tous nouveaux professeurs, M. et Mme  MARCANTONI, Mmes  PETIT et BRUNET, Ms  MORIZET et GIRARDY  
A l’ouverture de l’école et après le tintement de la cloche, les élèves déposaient leurs affaires sous les verrières devant les classes et regagnaient par petits groupes la salle du Cercle Pasteur pour assister aux projections. Et c’est là, en plein milieu de la cour, que ma camarade Nicole m’aborde en me disant : « Tu connais l’histoire du bègue qui raconte une histoire à son copain ?». Je lui réponds que non et la voilà partie à me conter son histoire.
« Alors bon, c’est l’histoire d’un bègue qui raconte une histoire à son copain et cette histoire commence par – par un moment ..... »
Le bègue commence à raconter son histoire et dit : « Pa-pa-pa-pa .... Pa-run-pa-run .... Mo-men-mo-men ... » Et l’autre de lui dire : « Tu ne vas pas me parler de toute ta famille, tout de même ? ».
Et Nicole me dit en se marrant: « Elle est bonne, mon histoire ! Hein ? », et la voilà repartie en sautant de la jambe, à la rencontre d’une autre camarade, pour la lui raconter.
C’est vrai qu’elle était bien bonne ton histoire, Nicole, mais j’espère seulement que tu l’auras vite oubliée. Tu n’auras pas perdu grand-chose, tu sais. Tu n’avais alors que treize ans ... et ils sont bien loin maintenant.
Te souviens tu des paroles que tu me disais lorsque nous nous rencontrions quelques années après notre bon vieux CEG ?
Tu me lançais des : « Hello ! CROUEFFE ! » avec un large sourire et tu me donnais des nouvelles de ton tout nouveau travail. Quant à moi, je te parlais de ma  bien jeune carrière chez  M. GUEGUEN, géomètre à Montargis.
Aujourd’hui, en guise de conclusion, je te lance un : « Hello ! Nicolllle, à bientôt ».

Monique BIKIALO était la version féminine d’un Joël LAURY. Ses attitudes en classe n’étaient pas des plus conventionnelles. On  la voyait souvent avachie sur sa table, la tête calée entre ses deux mains, les coudes solidement ancrés sur son pupitre et les jambes allongées sous la chaise de notre Christiane ou encore la joue sévèrement appuyée dans la paume de sa main qui lui déformait outrageusement le visage. Ces positions ne pouvaient que dénoter en elle, une certaine désaffection pour les cours et une lassitude visible, ce qui déplaisait à ses professeurs qui mettaient tout en œuvre pour justement intéresser leurs élèves. Combien de fois a-t-on entendu M. MORIZET ou Mme VASSORT dire : « Monique, redresse toi ! Ou encore, tu as peur que ta tête tombe ? »
Monique était une fille dissipée et bavarde. Elle préférait parler à ses camarades plutôt que de suivre les cours. M. MORIZET l’a rappelait souvent à l’ordre. De son index blanchi de craie, il braquait le pavillon de son oreille dans sa direction et lançait d’un ton interrogateur :
 « Je disais ?....Monique BIKIALO.... »
Et elle, corrigeant son attitude, répondait par un « Heu... » laconique et cherchait dans le voisinage un souffleur providentiel.
M. MORIZET n’était pas dupe et il l’avait à l’œil.
 Pour compléter ce registre d’ordre purement physique de notre professeur, on pouvait dire également qu’il avait certains élèves dans le nez. A commencer par un certain MARCHANDIN, qui malgré sa grande taille, s’était pris une baffe magistrale, un  beau matin, en présence de ses camarades. Chacun pouvait alors constater, sur la joue de ce dernier, que M. MORIZET avait bien des doigts et qu’il en possédait très exactement cinq, à l’unité près.
 MARCHANDIN avait beau faire le fanfaron à la récréation, personne n’avait oublié la tronche qu’il s’était faite, un quart d’heure auparavant, lorsque son professeur, saisi d’un sursaut pugilistique, lui décocha une droite aussi directe que soudaine. Il n’était pas dans les habitudes de M. MORIZET de claquer le beignet de ses élèves et MARCHANDIN en fut le premier surpris. Il préférait donner à copier vingt fois un théorème plutôt que d’en arriver aux mains. Il trouvait la première solution plus profitable à l’élève et moins agressive pour ses doigts. Ce jour là, et pour clore cet intermède musclé, on pouvait dire, sans faire ombrage à M. MORIZET, que Notre Bon Professeur s’était en quelque sorte « lâcher ». Une fois n’est pas coutume.
Les cahiers de Monique n’étaient pas toujours « clean » comme ceux de Claude BEZILLE ou  de Christiane VIGNOLES et certaines de ses copies rendues avaient parfois des traces de beurre, de confitures ou encore de café. Il faut dire que dans la famille BIKIALO, on était nombreux et ce n’était pas toujours facile pour Monique de trouver une place pour faire ses devoirs entre deux guitares, une batterie et un piano.
Quelle mouche l’avait piquée notre Monique pour s’en prendre si souvent à notre chimiste en herbe, Christian COURSIER ? A la moindre bévue de ce dernier, elle pouffait de rire et poussait un « KIKI ! » magistral dans la classe qui faisait se raidir notre Christian qui avait horreur de ces débordements verbaux.
Monique était taquine. Elle ne pouvait pas s’en empêcher et puis c’était tellement drôle de charrier un garçon au demeurant si sérieux durant les cours. Elle était toujours la première à pouffer de rire lorsqu’un de ses camarades se retrouvait en position d’embarras ou répondait par  une bêtise à une question posée.
Elle aimait se moquer des autres, mais ce n’était jamais méchant. Elle n’était pas du genre «langue de vipère» ou encore jalouse. C’était simplement sa nature.
Mme VASSORT avait du respect pour Monique. Lorsqu’elle lui rendait un bon devoir, elle ne manquait jamais de lui dire : «Tu vois, tu n’es pas bête quand tu le veux » Elle entendait par là, tu peux bien faire quand tu t’en donnes la peine.
Sacrée Monique, tu avais une préférence pour les fonds de classe, tu étais notre dissidente, notre électron libre, notre petit clown, notre bouffée d’oxygène. Avec toi, il y avait peu de place pour l’ennui.
Juste une dernière remarque qui, je l’espère, ne te vexera pas. Chère Monique, tu étais un peu le garçon manqué de notre vénérable classe. 
Partager cette page
Repost0

Articles Récents

  • NOS MATERNELLES... LONGTEMPS AVANT le CEG
    Je viens de découvrir que l'historique qui avait été publié par Régis LIGER en 2007 ou 08 avait disparu..ou était difficilement retrouvable. Je vais essayer de remettre ces photos en précisant les années de naissance (ex n48)...des erreurs surement merci...
  • INCROYABLE article de 1962 saluant l'arrivée du nouveau Directeur M.Gilbert LABRETTE
    Je n'arrive pas à y croire Daniel DUCOIN (Pasteur 63-68) m'envoie une coupure du quotidien République du Centre du 13 septembre 1962. Je publie sans tarder. Je vais photocopier cet article pour le remettre à Sylvie (LABRETTE) lors de mon prochain séjour...
  • MONTARGIS VU PAR LORANT DEUTSCH
    Mille mercis à une ancienne du lycée en foret (qui a fait l'ouverture du lycée en 60). Elle vient de me faire parvenir un mail qu'elle a reçu de l'Office du Tourisme de Montargis. Madame, Monsieur, Suite à la visite de Lorànt DEUTSCH pour le tournage...
  • NOUVEAU MIRACLE: Chantal QUETIER (60-64) recherchée depuis 2007
    INCROYABLE: Mon téléphone portable qui joue des tours...quelques jours après, je découvre des messages sur le répondeur...je rappelle...mais tellement heureuse d'entendre une voix qui m'évoque immédiatement un visage...je ne pense pas à demander le n°...
  • Plaque à la mémoire de Mme Vassort
    Comme vous le savez, Mme VASSORT (Mle LACOUME, pour nous les plus anciens) est décédée en fin d'année pendant le confinement. Elle est enterrée au cimetière de Villemandeur, dans le carré nord. L'amicale du CEG Pasteur qui avait été constituée en 2009...
  • 1938 classe de CE2 ou CM1 à Pasteur (avec 1 mise à jour)
    Voici une photo qui vient de m'être envoyée. Elle est extraite du site copainsdavant. Je crois qu'il y a de multiples erreurs: -annoncé Pasteur: faux c'est Genebrier -annoncé 1938 impossible ? Genébrier a été construit après guerre possible 1948??...ou...
  • Aidez-moi à répondre à un commentaire mis sous un des articles "anciens quartiers de la Sirène"
    Préambule: Je l'ai souvent écrit : merci de ne pas mettre de commentaire sous des articles publiés car les articles s'empilent et qui va relire d'anciennes publications ? De plus, ce quartier de la Sirène a fait l'objet de plusieurs articles courant 2020...et...
  • Actualité de "nos enfants": Deborah CREFF publie son 1er ouvrage
    "Du bonheur au fil des Saisons" Quel beau titre en ces périodes moroses!. Voici le 1er ouvrage publié par Déborah CREFF . Fille de "notre" William (ceg 59-63) Nos enfants sont tous adultes...depuis longtemps... ****************************************...
  • Hommage à Mle LACOUME - Annie VASSORT
    Nous, qui avions commencé en septembre 59, n'avions connu que Mle Lacoume... mais pour les plus jeunes c'était Mme VASSORT…puis les décennies ont passé et pour ceux qui ont eu la chance de continuer à la côtoyer, elle aimait qu'on l'appelle Annie... C'est...
  • William CREFF complète avec des "vieilles" photos de la Sirène
    Nous commençons par cette photo couleur (car elle illustrera l'article que je partagerai sur Facebook) C'est, je crois, une photo actuelle...mais c'est ce qu'on voit "en bas de la Sirène". Merci à William...il est le seul de nos 89 abonnés a avoir répondu...